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Rétro : Dehler Optima 5.4

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Rétro : Dehler Optima 5.4

Quand un fabricant de voiliers haut de gamme s’attaque au petit monde du van aménagé, le résultat est forcément différent. Mais surtout pertinent, comme nous le prouve ce Dehler Optima 5.4 à la silhouette si particulière, entre bateau futuriste et navette spatiale, et à l’implantation très moderne.
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Sur la route ou lors des rassemblements auxquels ils participent, Alain et Mariannick ne passent pas inaperçus. Enfin, surtout leur Dehler ! Il faut dire que le van en impose. Déjà par sa hauteur : 2,39 m avec sa rehausse, qui lui donne son allure si particulière. Car loin de l’hydrocéphalie d’un Westfalia Club Joker ou des disproportions d’un Combi avec rehausse Reimo, dont les excroissances ne sont pas de première
grâce, le Dehler nous la joue aérodynamique. Et esthétique, en soignant le décorum : saillies latérales faisant penser aux boosters d’une navette spatiale, ailettes dignes d’un vaisseau de Star Wars, petites prises d’air (factices) un peu plus loin et, en point d’orgue, des reliefs faisant penser aux soufflets des articulations d’un “mecha” japonais.

L’Optima 5.4 en jette clairement. Et encore, Alain et Mariannick ont quelque peu calmé le jeu, à la faveur d’une peinture complète, en reléguant les ornementations latérales (des bandes noires sur fond gris) au profit d’un décor plus personnel… et nautique. Parce que nos vanlifers aiment la voile ? Oui, ils la pratiquent même. Mais aussi parce que l’aquatique parure rappelle que Dehler est, avant tout, un fabricant de voiliers. Dans les années 1960, l’allemand Willi Dehler ambitionne de construire des caravanes. Déjà le véhicule de loisirs. Mais sa passion pour le nautisme l’emporte, et ce sont finalement des bateaux qui porteront son nom. La marque est innovante, produisant des navires performants et de qualité, comme les DB-1 et DB-2 qui font sensation par leur polyvalence entre croisière et vitesse. Les affaires marchent et la réputation de l’entreprise n’est plus à faire. Au début des eighties, la volonté de diversifier l’activité amène à la création d’une branche vans, Dehler Mobile. Apparaît alors, en 1981, le Profi sur base Volkswagen T3, déjà reconnaissable à sa rehausse arborant les spécificités susmentionnées. Mais c’est surtout son mobilier en plastique thermoformé, hérité du monde nautique, qui étonne. Du jamais vu !

Le Dehler Optima 5.4 ne peut renier sa filiation nautique

En 1990, avec l’apparition du Volkswagen T4, Dehler Mobile étoffe sa gamme avec les Maxivan, Profi GL et les haut de gamme Optima, dont le 5.4 constitue l’acmé. Celui-ci adopte une extension arrière en polyester, plutôt bien intégrée, faisant passer sa longueur à 5,50 m. Le hayon est sacrifié au profit d’une trappe permettant d’accéder aux parties service de la salle d’eau. Car l’Optima 5.4 dispose d’un véritable cabinet de toilette avec vasque, douche et WC à cassette, isolé par une porte à tambour.

De même, l’implantation adopte un plan spécifique, la cuisine en L (gazinière contre la paroi gauche et évier en avant) est reléguée à l’arrière et adossée contre la banquette. Cette dernière accueille deux passagers et est disposée à gauche, laissant un couloir conséquent à l’entrée pour permettre le passage. Deux sièges de cabine pivotants et une table dépliable, en totalité ou à moitié, constituent le reste de la dînette. La configuration nuit se met en place en quelques secondes : assise et dossier de banquette s’avancent puis se déplient pour constituer le coutil, et un complément de matelas latéral finit la transformation. Sous la rehausse, deux hamacs, dont un optionnel, seront réservés à des enfants, éventuellement des adolescents.

Outre cette implantation inusuelle, l’Optima, comme tout Dehler, se caractérise par son mobilier en plastique thermoformé, ici rehaussé par quelques touches de bois. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’ensemble respire la qualité et vieillit très bien, comme le prouve ce 5.4 motorisé par le 5-cylindres de 115 ch, associé à la transmission intégrale, et acheté neuf en 1997 par Mariannick et Alain – mais réceptionné mi-1998. Cette année-là, Dehler, en difficultés financières, sacrifie sa branche véhicules de loisirs. Au total, moins de 500 modèles auraient été fabriqués dont 80 trouveront refuge dans l’Hexagone. La marque existe toujours, mais ne se consacre plus qu’aux voiliers avec une réputation enviable.

Alain et Mariannick, eux, ont bien profité de leur Optima 5.4, qui totalise aujourd’hui 200 000 km et qui les a menés à travers la France et l’Europe : Scandinavie, Pologne, Italie, Autriche, Hongrie… Autant de punaises sur la “carte” de leur vie en Dehler, qui seront rejointes par d’autres. Car conscients de la rareté de leur monture et de sa valeur sur le marché naissant du van collectionnable (environ 35 000 à 40 000 €), ils en prennent grand soin et ne sont pas près de s’en séparer, encore moins de le remiser.

Un article à retrouver dans Planet Van n°07, disponible sur notre boutique en ligne.

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