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Séjour en Roumanie : la perle latine de l’Est

Tourisme

Séjour en Roumanie : la perle latine de l’Est

Mystérieuse Roumanie. L’imaginaire collectif l’associe immanquablement à Dracula, né de l’imagination de Bram Stocker (et du bien réel Vlad Tepes), en particulier lorsque la Transylvanie est évoquée. Mais vous aurez beau faire, rien sur place ne vous évoquera le sanguinaire vampire. Bien au contraire, ses paysages, son folklore et son histoire vous conteront un tout autre roman.
  • France, Isere, Grenoble, 2022-08-25. Eric Piolle participates in conferences during the ecologists' congress and the ecologists' summer days in Grenoble 2022. Photography by Dana Tentea / Hans Lucas. France, Isere, Grenoble, 2022-08-25. Eric Piolle participe a des conferences lors du congres des ecologistes et des journees d ete des ecologisites a Grenoble 2022. Photographie de Dana Tentea / Hans Lucas.

  • Romania, Maramures, Sapanta, 2022-06-03. In Romania, spinning wool is an old tradition. Today, like many crafts, it is on the verge of extinction. In the north of the country, a family tries to preserve this art. Mother and daughter do not live from it anymore, it is rather a passion activity, which sometimes allows to round off the end of the month. Detail of their traditional home and living room. Photography by Dana Tentea / Hans Lucas. Roumanie, Maramures, Sapanta, 2022-06-03. En Roumanie, filer la laine est une vielle tradition. Aujourd hui, comme beaucoup d artisanats, celui-ci est en voie de disparition. Dans le nord du pays, une famille tente de preserver cette art. Mere et fille n en vivent plus maintenant, c est plutot une activité passion, qui permet parfois d'arrondir les fins de mois. Detail de leur maison traditionnelle et de leur salon. Photographie par Dana Tentea / Hans Lucas.

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Loin vers le Levant, la Roumanie semble un pays mystérieux. Elle fait pourtant partie de la Communauté européenne, mais pas de la zone euro ni de l’espace Schengen. Les quelques formalités administratives et la distance ne doivent pas vous décourager, car le jeu en vaut vraiment la chandelle. Alors, direction ce territoire du bout de l’Europe, côté mer Noire, pour un road-trip de 1 600 km entre montagne et mer, modernité et traditions. Pour commencer ce voyage dans l’est du pays, quoi de mieux que se plonger dans la Roumanie folklorique aux multiples couleurs et à la forte culture paysanne. Bienvenue dans la région des Maramures. En arrivant par le nord, depuis Satu Mare, le cimetière joyeux de Sapanta nous plonge dans l’ambiance de la contrée. Créé en 1935 par un sculpteur sur bois du village, le lieu est rapidement devenu mondialement connu, grâce à ses tombes et ses croix peintes, ainsi que pour les épitaphes qui y sont inscrites, alliant humour et témoignages. Bien que devenu très touristique, il reste un endroit à part qu’il est intéressant de visiter.

Du bois dont on fait les églises

Un peu plus loin, à Sighetu Marmatei, le mémorial des Victimes du communisme et de la résistance vous plongera dans l’histoire du pays, notamment celle des périodes sombres. On y découvre un pan souvent mal connu du passé de ce petit pays latin qui, pendant près de cinquante ans, a vécu sous un régime totalitaire et isolationniste. Mais ce devoir de mémoire ne doit pas faire oublier que le Maramures, c’est aussi une nature omniprésente. Les petites routes des vallées d’Iza et de Mara (du nom des cours d’eau qui s’écoulent dans ces régions) se perdent dans la campagne vallonnée. En traversant les différents villages, vous constaterez que, bien souvent, le seuil des maisons est clos par de larges portails de bois sculpté, une tradition locale. Ce bois recouvre la façade des habitations, les toits. Et il est aussi utilisé comme matériau de construction d’une grande partie des églises orthodoxes. Chaque bourgade a d’ailleurs son lieu de culte, et parmi les nombreuses église de bois des Maramures, huit sont inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco. Comme l’église de Surdesti, magnifique et impressionnante par sa hauteur de 72 mètres !

Les villages sont nombreux dans la région et offrent de parfaites haltes pour profiter d’un havre de paix en pleine campagne. Entre Mara et Baia Mare, Breb en est la plus parfaite représentation, un petit bourg où le temps s’écoule lentement, où les journées sont rythmées par la cloche de l’église… Les randonnées dans les montagnes des Maramures ne manquent pas : de la petite balade au périple sur plusieurs jours, il est possible de trouver son bonheur dans cette région très sauvage. En poursuivant vers l’est du pays, vous rejoindrez la Moldavie roumaine et la Bucovine. Régions également montagneuses où vous pourrez, encore une fois, faire de jolies excursions si les Maramures ne vous ont pas rassasié !

La Bucovine est réputée pour ses églises et monastères aux murs peints. Ces petites perles historiques, datant du XVe au XVIe siècles, sont également inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco. Présentant des scènes religieuses dans une farandole de couleurs, les peintures couvrent les murs extérieurs et l’intérieur de ces grandes églises. Le monastère de Sucevița est probablement la construction la plus impressionnante et la plus représentative, notamment par le bon état de conservation de ses fresques. Il est possible d’en visiter plusieurs sur une même journée, car elles ne sont pas très éloignées les unes des autres. Côté nature, les majestueuses gorges de Bicaz-Hășmaș vous attendent. La route qui les parcourt se glisse entre les roches à pic et le cours d’eau. Non loin de là, le Parc national de Ceahlau offre un grand terrain de jeu entre circuits pédestres et postes d’observation de la faune sauvage. Plus loin vers l’est, retour à la civilisation et à la foule à Iasi, centre culturel, mais également économique et universitaire de la Moldavie occidentale (à ne pas confondre avec le pays voisin). L’activité y est intense et de nombreux restaurants et bars vous ouvrent leurs portes pour y faire la fête.

Farniente dans le delta du Danube

Reprenons la route et continuons notre chemin. Là, le delta du Danube vous attend. Ici, le deuxième plus long fleuve d’Europe vient se déverser dans la mer Noire, après plus de 2 800 km à travers le continent. Son embouchure matérialise la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine. La zone est immense et regroupe plusieurs réserves de faune sauvage et de flore. C’est un petit paradis pour les amateurs d’oiseaux, mais aussi pour les personnes désireuses de se reposer au calme, en pleine nature. Certains villages ne sont même accessibles que par voie fluviale; il faut alors prendre un bateau, notamment depuis Tulcea, pour s’y rendre.

Tulcea est la ville de la région. Elle n’offre pas beaucoup d’intérêt si ce n’est éventuellement de constituer un bon port d’attache, si vous souhaitez visiter le coin et ses environs, notamment sur l’eau. L’alternative la plus intéressante reste toutefois de voyager par sauts de puce jusqu’à Sfântu Gheorghe, tout au bout du delta, en bord de mer. Pour les balades ornithologiques n’hésitez pas à prendre le temps de vous
renseigner. en effet, certains tours ressemblent plus à une course sur le fleuve, pour en voir un maximum, qu’à une quête de quiétude et de contemplation. Plus au sud, l’ambiance est tout autre, les espaces de farniente et de fête ne manquent pas ! En approchant Constanta (le plus grand port du pays), ce sont les stations balnéaires qui apparaissent désormais, et leur nombre se multiplie plus au sud de la métropole : Mamaia, Eforie Nord et Sud, Mangalia…

Sur la plus belle route d’Europe

Après un passage par la capitale de la Roumanie, Bucarest et une visite de cette ville marquée par le communisme (le palais du Parlement, ancien palais de Ceausescu est un bâtiment impressionnant), il est possible de reprendre la route en direction des montagnes des Carpates. Prolongement et fin du massif des Alpes, elles occupent une grande partie de l’est et du centre du territoire roumain. Pour les rejoindre, tout en en prenant plein les yeux, passez par l’une des plus belles routes du pays, voire d’Europe, la Transfagarasan. S’étirant sur une centaine de kilomètres, elle traverse les monts Fagaras, serpente entre les arbres et la roche jusqu’à environ 2 000 mètres d’altitude. Sa beauté cache une histoire sombre. Elle est née d’une intention stratégique de Ceausescu : permettre aux militaires d’intervenir plus rapidement en cas d’invasion venant d’URSS. Reste qu’en chemin, il est non seulement possible de profiter de magnifiques vues sur les pics les plus hauts du pays, mais également de faire des rencontres improbables sur le bord de la route ! En effet, la région est connue pour sa grande population d’ours bruns. Bien sûr, dans ce cas, ne descendez pas de voiture et ne leur donnez surtout pas à manger, ce sont des animaux sauvages qui doivent le rester, et peuvent être dangereux.

Arrivé en Transylvanie, les visites se font plus urbaines. La région regroupe de belles villes médiévales saxonnes, au centre historique coloré comme Brasov ou Sighisora. Ici non plus, les randonnées ne manquent pas, notamment dans le Parc national Piatra Craiului ou les monts Bucegi. Surprenante, à la fois sauvage et accueillante, la Roumanie se découvre en toute saison. L’hiver, les régions de Brasov (Poiana Brasov) et Sinaia sont propices pour chausser les skis et profiter des montagnes enneigées.

En Roumanie, le camping sauvage est toléré, toujours dans le respect des espaces privés et de la nature. Ne laissez aucune trace de votre passage.

Photos et texte par Dana Tentea

Un article à retrouver dans Planet Van n°05, sur notre boutique en ligne.

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