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Une semaine à bord du T&T Vans Aventourer Rhino
Malgré sa création encore récente, T&T Vans a déjà plus de 200 modèles vendus à son actif. Parmi lesquels quelques représentants du Rhino, sur base Ford Transit Custom. Un van à la simplicité revendiquée, mais aux compétences aussi imposantes que le périssodactyle auquel il emprunte son diminutif.Le Rhino de Maxime et Pauline en impose ! Comme son animal totem, il gonfle les muscles et fronce le nez de son impressionnante calandre où s’étalent, en relief et en plastique massif brut façon baroud, les quatre lettres de Ford. Et puis quelques peintures de guerre, ou plutôt des stickers, où le rhinocérotidé s’affiche stylisé. Too much, à votre goût ? Rassurez-vous, si vous préférez votre Aventourer nature, qu’il soit sur Ford Transit Custom (le Rhino, donc), Citroën Jumpy (Aventourer tout court) ou Mercedes Vito (Aventourer S comme star), c’est possible : chez l’aménageur pyrénéen, tout ou presque est à la carte.
Mais notre couple assume les regards attirés, lors de cette évasion occitane entre Perpignan et Narbonne, par leur van full option. Ou pour ainsi dire… puisque ne manque à l’appel que l’attelage. Dans le détail, la base est un Transit Custom (ici, en motorisation 170 ch avec boîte de vitesses automatique) tandis que l‘aménagement, facilement amovible, se compose d’un module couchage deux places et d’un meuble de cuisine aux dimensions réduites (91,5 x 60,5 cm) comprenant un évier de la marque spécialisée dans le nautisme CAN (30 x 33 cm pour 15 de profondeur), un petit réchaud amovible et un réfrigérateur à compression Dometic de 40 litres avec freezer. Le tout est complété par une table nomade et des sièges de cabine pivotants. Voilà pour la base.
L’équipement standard du Ford, de son côté, se révèle complet avec climatisation, régulateur/limiteur de vitesse, aide au stationnement à l’avant et à l’arrière… Dans cette configuration “basique”, et en se contenant de la motorisation d’entrée de gamme – et déjà performante – de 130 ch avec boîte manuelle, ce Rhino affiche un prix d’appel de 39 990 €. Une alléchante proposition pour un van, certes sans toit relevable, mais déjà bien dimensionné pour des escapades en duo. Et concernant des échappées belles en famille, puisqu’au quotidien le Ford offre d’office 5 places assises (une banquette pour deux avec dossiers indépendants et un siège) voire 7 en option, il faut en passer par le toit relevable SCA optionnel à 8 299 €. Sur l’Aventourer de notre couple, celui-ci s’habille d’un noir mat tarifé 699 €. Coquetterie dispensable, mais du plus bel effet, surtout associée aux bandes décoratives (499 €), au marchepied (499 € également), aux jantes alliage 16 pouces (899 €) et au parebuffle (799 €), identiquement fardés. Fin du suspense. Notre Rhino, par ailleurs enrichi du Pack Zen Connect (système multimédia avec écran tactile 8 pouces et Android Auto/iOS CarPlay, caméra de recul, alerte de franchissement de ligne, rétroviseurs rabattables électriquement, détecteurs de pluie et de luminosité, 1 199 €), du chauffage stationnaire sur carburant Webasto de 2 000 W (1 699 €), de l’habillage intérieur bicolore (499 €), d’un auvent extérieur (899 €) et quelques autres mignardises, s’affiche à un peu plus de 62 000 €. À motorisation identique, mais en se montrant plus raisonnable (et discret), un Rhino bien équipé se situe plutôt en dessous de 55 000 €, ce qui le place en concurrence avec les vans à toit relevable les moins chers du marché… Mais pour ces derniers, il faudra alors se contenter d’une puissance comprise entre 105 et 130 ch et d’une boîte mécanique. Sur ce point, seul le Vanstar en 160, 190 ou 240 ch BVA peut tenir tête au Rhino. Ce tarif plancher, T&T Vans le doit à un petit secret : la simplicité. Pas de superflu à bord des modèles de la marque, avec un aménagement pensé pour être éventuellement démontable, mais surtout pratique.
Aussi, ne cherchez pas de placard ni en bas ni en haut, il n’y en a pas. À chacun d’imaginer sa solution, la plus pertinente semblant celle choisie par Pauline et Maxime : des bacs avec couvercle qui trouveront place dans le grand coffre de 75,5 cm de hauteur pour 171 cm de large et 63 cm (53 derrière le module cuisine) de profondeur. Ici, quatre unités ayant chacune leur fonction : vêtements, accessoires outdoor (douchette avec pompe à pied, sardines…), vaisselle et nourriture non périssable. Un exemple d’organisation parmi d’autres.
Autre levier pour comprimer les tarifs, l’utilisation sans (grosse) modification d’une base VP en conservant ses banquettes et sièges. Outre l’économie réalisée sur l’assise arrière, cela permet accessoirement de conserver une garde au toit largement suffisante pour des passagers arrière adultes, ce qui n’est pas le cas sur quantité de vans adoptant des banquettes transformables en couchage. À ce propos, celui du Rhino est composé d’une armature en métal fixée dans la soute, sur laquelle repose un sommier en mélaminé divisé en six parties qui se replient en accordéon grâce à des charnières piano. Également composé de six parties liées, le matelas repose dessus. Avantage du dispositif, il prend peu de place dans la longueur du véhicule (une petite cinquantaine de centimètres). Inconvénient, il bouche totalement la rétrovision, et sa mise en place nécessite de sortir du véhicule. Dans les faits, après avoir rabattu les dossiers des assises arrière, on commence par sortir deux pieds constituant aussi support pour le sommier (ils sont rangés dans la soute, à gauche) que l’on enfiche dans l’armature précitée. Il faut ensuite déplier le sommier, puis le matelas. Si l’opération se montre quelque peu contraignante, elle est toutefois récompensée par un couchage certes haut perché (85 cm), mais affichant un impressionnant 165 cm de large pour 200 cm de long. Cotes imbattables dans un van !
Après une dégustation d’huîtres et de bulots accompagnés d’aïoli au Mas Bleu, l’une des nombreuses cabanes ostréicoles à portée de vue de Leucate, notre couple profite de l’agrément du Ford Transit Custom pour une belle balade entre terre, mer et étangs. Une base agréable à conduire, en particulier en 170 ch avec sa boîte automatique, assez efficiente malgré seulement six rapports, mais également confortable, en dépit de quelques percussions de suspensions sur les saignées transversales, perceptibles surtout depuis la banquette. Même sur route dégradée, les bruits de mobilier sont bien maîtrisés. Il convient cependant de bien ranger les pieds complémentaires du lit bas, seuls éventuels rossignols dans le cas contraire.
Alors que le soleil décline, Pauline et Maxime jettent leur dévolu sur un spot isolé au bord de l’eau,
pour la soirée et la nuit. Pour la popote, l’Aventourer Rhino reste fidèle à sa philosophie : la sim-pli-ci-té. Le meuble de cuisine dispose d’un évier avec robinet à demeure, alimenté en eau par un jerrican de 19 litres (qui peut être doublé). Pas de branchement extérieur pour remplir ce dernier, il suffit de l’extraire de son logement par le coffre et d’aller “au puits”. Même système pour les eaux usées (19 litres aussi). Le réchaud, quant à lui, est un modèle monofeu à cartouche de gaz qui trouve refuge, inusité, dans une petite trappe à côté de l’évier. Il s’utilise aussi bien à l’intérieur que dehors. Nomade, comme la table rangée contre la paroi, derrière le conducteur. Avec son grand plateau de 70 x 81,5 cm, celle-ci peut se positionner à bord, soit dans une embase intégrée dans le plancher ou sur un trépied dépliable (utile lorsque la banquette est dans sa position la plus avancée), soit à l’extérieur grâce à ses quatre pieds repliables.
Pour la nuit, voyageant à deux, c’est logiquement que Pauline et Maxime jettent leur dévolu sur la chambre à l’étage, à manœuvre simple et rapide : déverrouiller les deux fixations, puis pousser le toit jusqu’à ce que les vérins prennent le relais et l’ouvrent totalement. La fermeture demande plus d’attention, afin de ne pas coincer la toile, et de poigne pour abaisser le pavillon. Sans charnière, mais reposant sur des compas à l’arrière, le toit offre un tirant d’air conséquent, même à son plus bas. Si le matelas qui s’y trouve n’affiche pas la largeur de celui du rez-dechaussée, il se déploie tout de même sur un bon 130 cm. Pour la longueur, elle atteint 190 cm.
Le retour au quotidien n’est pas un problème pour l’Aventourer Rhino. Son aménagement se dépose en quelques minutes, et il redevient un Ford Transit Custom Kombi (presque) comme les autres. Ainsi, sa banquette et son siège profitent de deux positions d’ancrage au sol permettant de les placer juste derrière les sièges avant (avec un espace aux jambes de 43 cm lorsque ces derniers sont le plus reculés) ou, au contraire, très en arrière. Une deuxième banquette est même disponible (699 €) qui porte la capacité à sept passagers et ne gêne pas en utilisation loisirs. Il faut alors se contenter d’une dînette réduite. L’ultra-polyvalence a forcément un – petit – prix.
Une escapade à redécouvrir dans Planet Van N°07.
© Photos : Adrien Cortesi